Ce début mai, la cathosphère s’est embrasée. Ni sur le mariage des homos ni sur celui des prêtres, encore moins sur tel propos du pape mais sur la sortie d’un film : Cristeros. J’avoue avoir été gagnée par l’agacement quant à la pression exercée. Comme bien d’autres j’ai reçu par dizaines des chaînes de mails, textos ou tweets, incitateurs à l’excès. J’ai fini par tweeter « Pourrais-je communier à la messe dimanche, n’étant pas encore allée voir Cristeros, sorti ce mercredi ? ». A quoi un zélateur m’a répondu « ça se discute », avec humour bien sûr, mais bon.
Dans l’esprit de certains, aller voir Cristeros est devenu un acte militant. En les temps que nous vivons, on peut le comprendre, mais il faut le regretter, car c’est la meilleure façon de mépriser et faire mépriser ce film. Pour ses spectateurs exaltés, tout serait bon à faire un transfert bidon entre Valls et l’affreux Callies, et à implorer que Dieu envoie enfin le sauveur de la France catholique… La critique, malheureusement donc, est entrée à reculons dans la salle, persuadée avoir à s’attrister devant un navet latino-catho, dont l’affiche, hélas donne le ton. Dans les medias catholiques (ou prétendus tels, les journalistes (ou prétendus tels) se sont distingués à l’aune de leur dédain. Le site chrétien Signis, notamment, taille en pièce les malheureux Cristeros, déjà bien amochés sur la pellicule. (http://www.signis.net/article.php3?id_article=6330&var_recherche=cristeros)
Pourtant le cinéphile est celui qui aime le cinéma. Quand il devient un censeur ou un partageur du bon et du mauvais, il lui faut des arguments incontestables. Or je n’ai trouvé dans la critique dite « objective » (Famille Chrétienne hors-jeu) que des chipoteurs se payant de mots pour dénigrer le film. Ce sont les mêmes ou à peu près qui, quelques années en arrière, avaient instruit le procès de Mel Gibson pour sa Passion du Christ. Les deux films sont fort différents mais les reproches sont semblables : des longueurs, de la complaisance, du voyeurisme… Nos cœurs ne sont ni de pierre ni de bois. Sous l’effet de belles images ou d’une musique appropriée, nous sommes pliés de rire, frissonnant d’effroi, attendris ou galvanisés… N’en ayons nulle honte
Cristeros a d’indéniables qualités. Nous apprendre une page de l’histoire mexicaine dont personne ou presque n’avait entendu parler. Provoquer à partir d’elle, des résonnances troublantes sur le totalitarisme et les persécutions chrétiennes. Nous montrer des personnages héroïques de la geste chrétienne plus proches de nous, tout de même, que Blandine ou Jeanne d’Arc. (Et le soleil et les grands chapeaux ne devraient pas faire qualifier de « western » un film qui n’a rien à voir avec la conquête de l’ouest américain.) Révéler le drame intérieur d’une société, et de plusieurs hommes, femmes, enfants, familles confrontés à la barbarie qui les atteint par leur foi : un vieux prêtre qui s’abandonne au Christ, un général embourgeoisé qui retrouve l’aventure et finit par s’y engager tout à fait, un prêtre déchiré par sa propre violence mise au service de Dieu, un adolescent qui découvre en lui l’incroyable force d’aller au bout… Bien sûr on a « téléphoné » les trois chutes de Joselito pour ressembler celles du Christ et filmé d’un peu près ses pauvres petits pieds sanglants. Bien sûr le général qui revoit sa vie en surexposition on l’a déjà vu dans Gladiator. Bien sûr on vous assène les photos des vrais Anacleto et martyrs dans le générique, pour vous redire une dernière fois que c’était pas du chiqué, au cas où vous en auriez douté. Mais on peut aimer le cinéma de vérité. On le juge même utile à la conscience des peuples lorsqu’il s’agit de nos guerres contemporaines.
Cristeros est un film rare. Son « efficacité » est réelle et ceux qui la laissent agir en eux y trouvent bénéfice. Il nous ouvre le champ que le Christ lui-même nous annoncé en Matthieu 10.34 : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée ». Il nous est permis d’implorer de ne pas connaître le sort de ces chrétiens mexicains. Il ne nous est pas permis de les ignorer, ni eux ni ceux qui souffrent aujourd’hui comme eux pour leur foi, notre foi.
C’est quoi la critique « objective », la presse spécialisée ? Si la presse spécialisée dénigre le film, c’est sans doute pour une bonne raison, non ? 😉
Enfin, si le spectateur n’a pas à avoir honte de pleurer devant une musique grandiloquente et autres (c’est le but recherché après tout), l’utilisation à outrance de procédés aussi faciles et peu originaux sont à reprocher au réalisateur (enfin, sont reprochés à Dean Wright d’ailleurs :))
Oui, un beau film, qui n’élude pas les cas de conscience. Une histoire héroïque. On ne peut s’empêcher de penser à la Vendée de de 1793.
Que ferions-nous en pareille circonstances?
Très belle photographie qui donne envie d’aller visiter le Mexique.
Mais le Mexique apparait toujours barbare, des deux côtés de la croix.
Et évidemment la bonne cause est du côté des porteurs de la croix.
S’agirait il d’une production payée par un lobby catho aux USA?