Paru dans le Percolateur n°3, en vente uniquement au Simone (1 euro)
Si la politique n’existait plus, nous ne nous assemblerions plus sur les places publiques pour y décider ensemble notre destin commun mais seulement pour y bavarder.
Si la politique n’existait plus, nous déléguerions notre action commune à des représentants, qui en débattraient.
Si la politique n’existait plus, l’Etat s’en chargerait.
Si la politique n’existait plus, on l’aurait remplacé par l’économie.
Si la politique n’existait plus, il faudrait retrouver la croissance.
Si la politique n’existait plus, le chômage serait la priorité.
Si la politique n’existait plus, il resterait encore des masses, des individus, et du contrôle.
Si la politique n’existait plus, on aurait remplacé les mythes par un roman national falot.
Si la politique n’existait plus, il n’y aurait plus de bien commun mais seulement des identités particulières.
Si la politique n’existait plus, notre débat favori serait de savoir si l’on peut ne pas montrer ses cheveux dans l’espace public.
Si la politique n’existait plus, la « religion » serait un problème politique.
Si la politique n’existait plus, nous serions débarrassés du conflit permanent qui interroge nos formes de vies.
Si la politique n’existait plus, nous aurions l’impression de vivre en paix, mais sans la joie qui va avec.