Vive les Femen !

Les Femen blasphèment, les cathos s’insurgent. Il y a là une mécanique un peu lassante, qui manque un point fondamental : les Femen sont nos meilleures ennemies. Franchement, qui pourrait rêver d’un ennemi aussi franc, aussi clair sur la cohérence de son projet de société (antichristianisme – haine de la vie – féminisme de l’impudeur) ? On souffrait de l’ambiguïté de nos ennemis, qui légalisent l’avortement de masse en prétextant la détresse de la femme… voici les Femen qui défendent l’avortement dans une église, un simili fœtus à la main ! Faut-il vraiment hurler et exiger la dissolution des Femen ? Non seulement c’est l’objectif visé par le groupuscule, mais en plus cela nous fait passer pour une bande de lourdauds qui veulent avoir leur petite –phobie à eux – la christianophobie. Avec cela on n’obtient pas justice, on obtient une France communautariste, en proie à la défense de prés-carrés de plus en plus petits. Et l’on en vient à se féliciter que Bertrand Delanoë ou d’autres condamnent leurs actions[1]… Faut-il subir sans parler ? Surtout pas ! Ne tombons pas dans un éloge facile du martyre, dont l’expression publique n’est pas requise ici. Ce qui se passe est très grave, mais ce ne sont pas les Femen qui en sont la cause, elles n’en sont que l’expression. Une expression claire et sans ambiguïté, c’est notre chance. Demander leur dissolution est aussi bête que de regarder le doigt du sage. C’est pourquoi il ne faut pas se taire face aux Femen, mais il faut les traiter comme ce qu’elles sont : l’apocalypse – c’est-à-dire la révélation, le dé-couvrement –  d’une idéologie mortifère qui nous fait tant souffrir. « Nativité avortée » : haine du mystère de l’Incarnation et de la joie de Noël. « L’avortement est sacré » : mépris du fondement rationnel de la loi, inversion des valeurs. Le tout avec un foie de bœuf dégoulinant de sang, symbolisant la boucherie qu’implique l’avortement, même dans les conditions sanitaires les plus perfectionnées. N’est-ce pas là une expression parfaite de ce que nous combattons ?